Gestion

Hausse des défaillances d’entreprises : les TPE en première ligne

Le 17/07/2023
par Cécile Vicini
Au total, 13.266 entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation au deuxième trimestre 2023, portant la hausse du nombre de défaillances à 35% par rapport au deuxième trimestre de l’année 2022. Un nouveau record selon Altarès, cabinet chargé de l’étude.
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Les points de repères nés de la crise Covid ne sont plus. Le cap fatidique des 13.000 défaillances a été franchi, ramenant le niveau des seuils à la crise économique de 2016.

Au terme du deuxième trimestre 2023, 13.266 entreprises sont tombées en défaillance entre le 1er avril et le 30 juin 2023, soit + 35 % par rapport à la même période de 2022.

Ce nombre est désormais supérieur à celui qui avait été relevé au printemps 2017 (13.000) mais encore inférieur à celui de 2016 (14.000).

Sur les 12 mois glissés, le cap des 50.000 entreprises défaillantes est désormais dépassé.

Les TPE constituent historiquement le plus gros des entreprises tombées en défaillances : 12.130 entreprises défaillantes comptent moins de 10 salariés, soit 91 % du total des procédures.

« Plus de 9 procédures sur 10 concernent des TPE, dont les ¾ sont immédiatement liquidées. Plus de 1 100 PME et ETI ont aussi fait défaut, du jamais vu depuis plus de 10 ans. », a précisé Thierry Million, directeur des études du cabinet Altarès.

Si le bâtiment se maintient encore sous les seuils d’avant Covid, d’autres activités sont à l’inverse très durement impactées, en particulier celles qui sont en lien direct avec les consommateurs, comme l’habillement, les soins, ou encore la coiffure.

Les défaillances dans le détail

Parmi les secteurs référencés par l’étude, voici les résultats recensés :

  • Restauration : 1.477 défaillances,
  • Commerce de détails : 1.805,
  • Construction : 3.084,
  • Le gros œuvre : 885,
  • Le second œuvre : 1.522

« 55.700 emplois menacés, un seuil jamais observé depuis 2014 »

Conséquence de la très forte hausse des défauts de PME et ETI, le nombre d’emplois menacés dépasse les 55.000, « du jamais vu depuis 2014 ».

Le rapport Altarès précise : « les TPE constituent historiquement le plus gros des entreprises tombées en défaillances : en ce 2e trimestre, 12.130 entreprises défaillantes comptent moins de 10 salariés, soit 91 % du total des procédures ».

Les jeunes entreprises plus résilientes

Les très jeunes entreprises résistent avec un recul de « seulement » 5 % des défaillances. Les structures qui sont âgées de moins de 3 ans, c’est-à-dire celles qui ont été créés après la crise sanitaire, se sont avérées plus résilientes.

À titre de comparaison, les défaillances sur cette même catégorie étaient de l'ordre de 130 % en 2022.

À la publication de cette étude, Thierry Million a apporté quelques nuances sur le poids des résultats : « Depuis février 2022, le nombre de défaillances d’entreprises augmentait en moyenne de 50 % chaque mois. Ce mois de juin 2023 nous donne un signal plus encourageant, en dépit du défaut de grands acteurs. Le bilan des trois mois d’été est traditionnellement moins lourd du fait notamment des vacations judiciaires d’août. C’est pourquoi, sauf à ce que les assignations Urssaf accélèrent fortement à la rentrée, le prévisionnel de 55 000 défauts en 2023 reste envisageable. Après 28 500 défaillances à mi-année, le second semestre pourrait alors compter environ 26 000 défaillances. »

Qu’est-ce qu’une défaillance d’entreprise ?

Pour bien comprendre ce que représente cette étude, il est important de bien cerner les contours de la définition du terme qu’elle traite. On parle de défaillance d’entreprise quand on parle de l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire.

Cela concerne aussi les ouvertures après résolution du plan de redressement. En revanche, les statistiques de défaillances ne considèrent ni les procédures amiables (mandat Adhoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).

Accéder au rapport dans son intégralité 

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