Exposition du Fabriqué en France : les artisans prennent leurs quartiers à l’Élysée

Les places pour l’exposition qui se tenait à la rue du faubourg saint-Honoré étaient rares. Au total, 2.452 dossiers ont été déposés, suite à l’appel à candidature, et 124 lauréats ont été désignés par le jury, après une sélection méticuleuse.

Parmi les membres de ce prestigieux comité, figuraient Joël Fourny (président de CMA France) et Olivier Paccalin, co-fondateur du sitedumadeinFrance.

Une occasion unique et singulière pour ces entreprises, producteurs et industriels, pleinement engagés dans l’économie et l’attractivité de l’hexagone, de se rendre visibles aux yeux des hautes instances, du grand public et des médias.

Un large panel de produits exposés

De l’ordinateur quantique à la 2 CV rétrofit, en passant par le Vélo Tandem Duo Carbone sur mesure ou encore le comptoir en étain et le Kayak de Mer… Les richesses issues de tous les territoires ont conquis les visiteurs, venus eux aussi de loin et devenant, l'espace du week-end, eux-mêmes ambassadeurs du patrimoine français.

9.000 visiteurs étaient attendus, sur inscription. Conditions de sécurité obligent ! Le rendez-vous a bel et bien été honoré, en témoignait la longue file d’attente pour accéder au parcours d’exposition.

C’est par exemple le cas de Catherine, accompagnée pour l'occasion de sa maman : "Nous sommes émerveillées devant tant de richesses ; les produits exposés sont tous plus impressionnants les uns que les autres. Nous ne savions même pas qu’il était possible de faire tout cela sur notre territoire !"

Nous avons aussi rencontré Sylvie, qui avait entendu parler de cette exposition à la radio, à l’annonce de l’ouverture de la billetterie :

"Quand j’ai su que les places étaient limitées, j’ai vite fait le nécessaire pour m’assurer d’en avoir une. Mon travail est très prenant, et je n’ai pas toujours le temps de faire des visites d’entreprise lorsque je suis en vacances : aujourd’hui, elles viennent à Paris ! C’est une occasion qu’il ne fallait pas manquer."

L'authenticité, la fierté des exposants 

Au fil des salles, dont la grande verrière du jardin d'hiver de l'Élysée signée Buren, nous avons pu rencontrer les représentants de ces entreprises, toutes désireuses de faire connaître leur contribution au vaste chantier du "made in France", à l’attractivité de l’économie et au rayonnement de techniques si précieuses. 

À la croisée des générations, de la tradition et de l’ère industrielle, ces produits emblématiques ont assurément trouvé leur public. 

C’est par exemple le cas de Tiffanie Michel, directrice de la communication du Drap Français (département des Vosges, Grand Est) :

"Notre coeur de métier est de fabriquer du linge haut de gamme : un savoir-faire qui a failli se perdre. C’était très important pour nous de pouvoir le montrer, de prouver que l’on peut faire des draps proprement, éthiquement, tout en véhiculant des valeurs fortes. Nous rencontrons le public, mais aussi d’autres exposants, des professionnels issus de secteurs variés mais qui ont des valeurs communes : c’est très enrichissant."

Par sa présence, l’entreprise ambitionne de développer sa notoriété, de profiter de cette fenêtre de communication exceptionnelle pour valoriser ses produits, mais surtout toutes les personnes qui y travaillent au quotidien, porteuses de technicités rares. 

Autre savoir-faire, celui des comptoirs en étain (connus également sous le nom de "zincs") fabriqués par les Ateliers Nectoux dans les Landes (Nouvelle-Aquitaine). Et qui de mieux pour nous en parler que son dirigeant, Maxime Dethomas ?

"Nous avons candidaté à l’exposition pour présenter notre métier d’art, très peu connu du grand public. Nous ne sommes plus que deux dans le monde à fabriquer ces meubles d’inspiration Art déco, exclusivement produits sur mesure. Nous avons mis l’accent sur l’apprentissage dans l’entreprise (avec une moyenne d’âge des employés qui gravite autour de 28 ans), et sur l’écologie."

"Pour 24 tonnes d’étain par an (commandées sous forme de lingots), nous ne produisons que 120 kilos de déchets. Tous les copeaux et rebuts sont récupérés et refondus pour recréer des plaques et des bordures destinées à la décoration de l'objet."

"Par notre présence à l'Élysée, nous souhaitons prioritairement remercier nos clients, car chaque pièce est unique : si on est ici aujourd'hui, c’est grâce à eux et à leur confiance."

Créer de la demande pour stimuler l'offre et ainsi modeler d'autres modes de consommation : n'est-ce, pas là, finalement, le commencement d'un achat responsable ? Une prise de conscience qui crée d'autres vertus, comme le soutien de l'emploi en région, la préservation des savoir-faire, et une transmission assurée dans l'amour d'un métier. 

À travers les rencontres que nous avons faites au fil de l'exposition, ces idées ont fait visiblement leur chemin, et le message semble être bien passé entre exposants et visiteurs ! 

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