Conjoncture

80.000 emplois supplémentaires créés grâce à l'aide exceptionnelle à l'apprentissage

Le 19/01/2024
par Cécile Vicini
Le rapport final du comité d'évaluation de France Relance a été rendu. Dans les grandes lignes, il indique que le volet "cohésion sociale" a prouvé son efficacité, mais des freins subsistent : les aides à l'apprentissage doivent être mieux ciblées, en particulier en faveur des moins qualifiés, et les NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) demeurent un défi persistant pour les politiques publiques.
Partager :

Lancé en juillet 2020 par l'ancien Premier ministre Jean Castex, le volet emploi/formation du plan de relance, doté de 36 milliards d'euros, s'est concentré sur le plan jeune, l'activité partielle longue durée (APLD) combinée avec le FNE-Formation, et l'investissement dans les compétences.

Les mesures comprenaient des incitations à l'embauche des jeunes, des aides à l'apprentissage, ainsi que divers dispositifs de réinsertion tels que le plan d'investissement dans les compétences (PIC).

Le comité d'évaluation, dirigé par l'économiste Xavier Jaravel, a souligné que, bien que l'objectif macroéconomique à court terme ait été atteint, avec la création de 350.000 emplois en 2022, la contribution spécifique du plan a été relativement mineure.

La France a retrouvé son niveau d'avant la crise dès fin 2021/début 2022, et sans ces mesures, la reprise aurait eu lieu en 2023.

Le contrat d'apprentissage salué par son efficacité 

Il a généré à lui seul 80 000 emplois supplémentaires grâce à l'aide exceptionnelle, représentant 50 % des nouvelles entrées.

Cependant, le coût moyen de 20.000 euros par emploi suscite des interrogations, bien que le comité le qualifie de "dispositif efficient". Les entreprises de moins de 250 employés ont été les principales bénéficiaires, aucune condition n'étant imposée. En revanche, au-delà de cette taille, des engagements spécifiques étaient requis.

Le rapport met également en lumière la progression positive de l'alternance, avec des effets bénéfiques sur l'insertion dans l'emploi, notamment pour les sortants de centres de formation d'apprentis (CFA).

Cependant, il souligne que les jeunes moins qualifiés demeurent des perdants potentiels du plan de relance, malgré une amélioration modeste.

En ce qui concerne le volet "Cohésion sociale", l'évaluation de la formation financée par le FNE-Formation pendant l'APLD reste difficile à mener, en raison du nombre limité de stagiaires bénéficiaires par rapport aux salariés en APLD.

Des travaux supplémentaires sont en cours pour évaluer la qualité de la formation et l'acquisition de nouvelles compétences.

Le comité d'évaluation émet des réserves sur l'aide exceptionnelle à l'apprentissage, suggérant un ciblage accru sur les moins qualifiés.

Cependant, cette recommandation n'a pas été suivie par l'exécutif, qui a reconduit l'aide exceptionnelle pour 2024 dans les mêmes conditions que les années précédentes. Les contrats de professionnalisation expérimentaux, bien que prolongés en 2024, ne sont plus couverts par cette aide.

Partager :