Reprise

Un "plan de relance" de l'apprentissage bientôt présenté

Le 28/05/2020
par Samira Hamiche
Le ministère du Travail a annoncé plancher sur un plan de relance de l'apprentissage, qui sera présenté au cours de la semaine prochaine. Objectif : limiter le coup de frein porté à la filière par la crise du Covid-19.
Partager :
Apprenti menuisier et son formateur

Le ministère du Travail à la rescousse de l'apprentissage... Alertée par un certain nombre d'acteurs du secteur sur les risques pesant sur les apprentis et les organismes de formation, Muriel Pénicaud a annoncé ce jeudi 28 mai la présentation prochaine d'un plan de relance de l'apprentissage.

"Un plan de relance de l'apprentissage sera présenté d'ici la fin de la semaine prochaine", affirme le ministère dans un communiqué. Ce plan aura pour optique de "favoriser le rebond de l'économie, la relance, et engager tous les moyens pour aider les entreprises à repartir, et donc à embaucher à nouveau".

La relance de l'apprentissage, "une priorité"

Il y a trois mois seulement, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud célébrait la dynamique exceptionnelle de l'apprentissage avec 368.000 contrats signés en 2019 (soit un bond de 16%), conséquence de la bonne conjoncture et des premiers effets de la loi Avenir Pro. Cette dynamique aurait dû se poursuivre en 2020 : un contexte d'autant plus destabilisant pour les CFA, les apprentis et leurs formateurs.

Interrogée sur BFM TV, Muriel Pénicaud a fait part de son souhait de faire de l'apprentissage une "priorité". "Même s'il y a une crise, il faut investir dans l'avenir, et dans le plan de relance que nous allons lancer, une de nos priorités sera la relance de l'apprentissage", a-t-elle posé.

"Parmi les catégories qui seront le plus touchées, il y aura les jeunes. Ils ont déjà l'impression qu'on va leur laisser un fardeau, dans la dette financière, la dette écologique ; on ne peut pas leur dire : vous n'avez pas d'avenir", a poursuivi la ministre.

"Je le dis aussi aux entreprises : vous ne pouvez pas arrêter l'apprentissage et dire demain que vous ne trouvez pas les compétences. Même dans la crise, il faut se serrer les coudes et donner un espoir aux jeunes".

Muriel Pénicaud

Des inquiétudes et des pistes pour avancer

Début avril, la Fédération nationale des associations régionales des directeurs des centres de formation d’apprentis (Fnadir) avait émis une série de propositions visant à préparer l'après-crise sanitaire. A défaut de réponse rapide du ministère du Travail, l'organisation a tiré la sonnette d'alarme le 26 mai. 

La Fnadir estime entre -20% et -30% la baisse des effectifs dans les CFA en septembre prochain, voire davatage dans le BTP, la métallurgie et le commerce. La fédération s'inquiète également de la pérennité des contrats déjà noués, tous les apprentis n'ayant pas la garantie d'être repris par leur employeur à la rentrée prochaine. Autre sujet de préoccupation : le financement de la formation par les Opco et les Régions, certains CFA rencontrant déjà des difficultés de trésorerie.  

Le réseau national des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA France), qui fédère 112 CFA et a activement participé à l'élaboration de la loi Avenir Pro, a également proposé de mettre en place une "Garantie apprentissage".

Partager :