Denis Delcroix

Restaurateur de pianos, un métier de l’ombre

Le 31/12/2022
par CMA 17
Musicien passionné et ébéniste d’art de métier, Denis Delcroix redonne vie à des pianos anciens dans son atelier installé à Jonzac. Il vient de participer au Salon international du patrimoine culturel au Carrousel du Louvre, fin octobre.
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Denis DelacroixDenis Delacroix

Musicien passionné et ébéniste d’art de métier, Denis Delcroix redonne vie à des pianos anciens dans son atelier installé à Jonzac. Il vient de participer au Salon international du patrimoine culturel au Carrousel du Louvre, fin octobre.

« J’ai eu la chance d’être soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine pour participer au Salon international du patrimoine culturel au Carrousel du Louvre à Paris, un rendez-vous essentiel qui nous permet de capter des clients d’exception que nous ne pourrions pas rencontrer ailleurs », déclare Denis Delcroix, musicien et ébéniste d’art.

Son atelier, spécialisé dans la restauration de pianos anciens (de 1830 à 1945), redonne vie aux grandes marques françaises (Erard, Pleyel, Gaveau, Boisselot & Fils, etc.).

« Contrairement aux accordeurs-réparateurs assez nombreux, nous sommes moins d’une dizaine en France à pouvoir restaurer des pianos anciens », confie-t-il.

Denis Delcroix est un enfant du sérail, son père dirigeait un atelier d’ébénisterie d’art à Bordeaux, sa mère un magasin d’antiquité. Passionné de musique, il a suivi les cours du conservatoire de Bordeaux (une Maîtrise en harmonie classique et en composition).

Piano des Charentes

En 2018, après avoir restauré quelques modèles de pianos pour des amis, il décide d’ouvrir son atelier - Piano des Charentes, en clin d’œil à une autre spécialité locale - et d’appliquer les méthodes et techniques traditionnelles afin de préserver les qualités originelles des instruments.

Structure harmonique, sommier des chevilles, mécanique et clavier, ébénisterie du piano et finition du meuble, le savoir-faire de Denis Delcroix est multiple. « C’est un métier de l’ombre, lâche celui qui sort peu de son atelier, qui s’exerce avec minutie et précaution. »

Surtout lorsqu’il s’agit de restaurer les finitions, vernies au tampon noir type Napoléon III, remplies cirée naturelle

L’artisan gère en permanence quatre à cinq chantiers et dispose d’un carnet de commandes plein pour 2023. Installé en entreprise individuelle, il travaille seul ou avec un apprenti et cumule restauration et vente de pianos.

« Il n’existe pas de formation appropriée, l’Institut technologique européen des métiers de la musique au Mans projette peut-être de créer un BMA Restaurateur de pianos, mais rien n’est encore décidé, nous avons du mal à dénicher des candidats, car il faut être à la fois ébéniste d’art, technicien de piano et avoir une certaine sensibilité musicale », regrette-t-il. Un triple talent absolument nécessaire pour jouer sa partition.

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