Marie Langot, une « sellier, bourrelier, harnacheur »

Réseau d’artisans et entraide pour répondre aux demandes
« Je réalise entre 70 et 75 % de sellerie (réfection de selles majoritairement), car je préfère la réparation même si ce n’est pas le plus simple.
Je ne fais pas de fabrication de selles, car il existe de très bons selliers, à Saintes par exemple.
Le reste de mon chiffre d’affaires provient de la maroquinerie (sacs, sacoches, porte-documents...) ou de commandes spéciales, sur mesure.
Mes modèles de sacs sont assez simples, non doublés de tissu, car il s’agit là d’un autre métier. Je préfère me consacrer à des formes et des matières que je connais bien et que je maîtrise.
Pour tout ce que je ne sais pas faire ou pour lequel je n’ai pas le temps, je redirige vers mes collègues. Nous avons créé ensemble un véritable réseau de travail et d’entraide.
Par exemple, l’un de mes conf rères réalise plus volontiers des étuis de couteaux ou des intérieurs de voiture. Certains travaillent la maroquinerie, d’autres sont vraiment fabricants selliers ou encore cordonniers et ce réseau nous permet d’honorer des demandes mais aussi des commandes spécifiques et de contenter des clients qui peuvent avoir besoin de diverses compétences. »
Des cuirs français quasi exclusivement
« Je travaille quasiment exclusivement des cuirs français, plus chers il est vrai. Mais c’est à la fois une vraie fierté de travailler ces produits et un gage de qualité incontestable.
On se rend compte d’une vraie différence lorsqu’on les travaille. Les cuirs souples que j’achète viennent d’Espelette, de Rodez ou de Bellac, où il existe encore des tanneries.
J’apprécie vraiment de le faire car ce n’est pas une matière toujours facile à travailler. Parfois, quand on manipule des cuirs durs, on a vraiment mal aux mains à la fin de la journée.
C’est d’ailleurs étonnant, car sur les Salons ou les expositions, quand je suis un peu à l’écart de mon stand, j’entends les visiteurs demander "où est le sellier ?" et ils sont toujours très étonnés de rencontrer une femme.
C’est pourtant un métier qui se féminise, mais qui garde cette image de dureté, de mains calleuses et de métier de force. »
Commandes particulières
« Je travaille sur des équipements de sécurité, par exemple des harnais en cuir ou des baudriers pour des élagueurs.
Je travaille aussi pour les attelages (de chevaux qui font du débardage, ou pour les bouviers qui ont besoin de courroies af in d’attacher aux jougs des bœufs).
En effet, de plus en plus d’éleveurs font appel à des bœufs dressés, que ce soit pour le maraîchage ou l’agriculture bio.
Il m’est arrivé aussi de fabriquer des objets particuliers, comme des licols à béliers pour un éleveur qui souhaitait présenter ses bêtes au Salon de l’Agriculture », dit-elle avec un grand sourire.
>> Pour en savoir plus sur les entreprises artisnaales de la Vienne, vous pouvez prendre contact avec votre CMA 86.
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