Le virage du numérique : l’exemple de FCR Original

Un tournant incontournable
Certains l’avaient déjà anticipé, d’autres l’ont pris de force face à la première vague du Covid, d’autres enfin ne s’y résolvent pas. Quoi que l’on en pense, le numérique est partout et peut être apprivoisé à tout âge.
Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat est présent pour aider les artisans, soit à s’y initier, soit à s’y perfectionner.
Il peut s’agir de mettre en place une page Facebook, de créer un site Internet, ou encore de générer le fameux système de « Click & Collect ».
Les CMA en soutien aux entreprises artisanales
N’hésitez pas à contacter votre CMA qui pourra vous aider à réaliser le diagnostic numérique de votre entreprise, et à vous orienter ensuite vers les outils les plus adap- tés à votre activité.
Vous pouvez aussi vous auto-diagnostiquer sur le site Internet dédié afin d’évaluer en dix minutes vos usages du numérique et ensuite consulter votre CMA afin d’étudier toutes les opportunités d’une digitalisation adaptée à votre activité.
Des solutions de financement sont aussi possibles afin de vous accompagner dans votre transition numérique.
L'entreprise voit le jour en 2012 à Chauvigny
L’entreprise FCR Original propose la customisation et la personnalisation haut de gamme de motos.
« Préparateurs motos » comme ils aiment à se définir, Sébastien Guillemot et Arnaud Pradillon emploient au total sept salariés, dont un apprenti (actuellement au CFA de Saint-Benoît, avec pour objectif une embauche dans deux ans) et un designer, et ils viennent d’embaucher un mécanicien supplémentaire.
Actuellement, l’atelier est fermé au public en raison de la crise sanitaire, mais FCR continue de travailler pour honorer les commandes et tout le monde est à pied d’œuvre. L’activité est maintenue et les salariés sont au travail.
Cette petite entreprise ne connaît pas la crise. En effet, classée dans le Top 3 français de cette spécialité, FCR bénéficie d’une reconnaissance à l’international.
Difficile d’imaginer le rayonnement de cette société qui vend neuf motos sur dix sans même rencontrer ses clients (qui viennent du monde entier : Croatie, Grande- Bretagne, États-Unis...).
Cette réussite est aussi le résultat de contrats exclusifs avec des constructeurs et une activité qui fonctionne grâce aux salons et à l’événementiel.
Une stratégie numérique bien rodée
Mais derrière le succès apparemment facile, se cachent beaucoup de travail et une stratégie numérique bien rodée. « On bénéficie d’un outil formidable qui s’appelle Internet, affirme Sébastien Guille- mot.
À ce jour, nous avons environ 24 000 followers sur notre page Facebook et 10 000 sur Instagram, réseau qui convient bien à la mise en valeur de belles photos.
Mais nous sommes aussi présents sur Pinterest, LinkedIn pour le côté B to B et bien sûr YouTube.
D’ailleurs, nous souhaitons développer l’axe vidéo dans les mois qui viennent, avec des pastilles courtes (vingt secondes) et un réseau d’influenceurs et de blogueurs qui nous permettront de booster l’image digitale de l’entreprise.
Notre site FCR Original, quant à lui, enregistre entre 300 à 700 visites par jour, grâce à un travail de référencement très pointu. »Tout cela nécessite des actions en amont sur la partie numérique, pour laquelle FCR emploie un webmaster à mi-temps afin de gérer les trois sites web de l’entreprise :
1. www.fcr-original.com (préparation moto) ;
2. fcr-accessoires.com (tous accessoires selon la marque de la moto) ;
3. fcr-lifestyle.com (des vêtements et accessoires dédiés à l’univers FCR).
Ce webmaster assure aussi le community management des réseaux sociaux cités auparavant. « Il nous est nécessaire de communiquer activement sur la toile, mais aussi dans la presse spécialisée. Nous achetons de l’es- pace publicitaire dans de très beaux magazines papier, destinés à une clientèle exigeante, et imprimés en local (Imprimerie Aubin, à Ligugé). J’estime à 60 % la part de communication digitale et à 40 % la presse média print.
Mais dans notre secteur d’activité, l’image fait beaucoup et le numérique permet de faire passer une multitude de messages. C’est pour cela que nous organisons un shooting photo mensuel et une séance vidéo par trimestre (rythme que nous allons accentuer). Notre budget communication inclut aussi du référencement payant sur Instagram et Facebook. Nous investissons jusqu’à 15 000 euros par an en communication, sans compter le salaire de notre webmaster.
Cela peut paraître élevé, mais il faut bien prendre en compte que nous travaillons sur un produit de luxe et un marché qui s’adresse à des catégories socioprofessionnelles supérieures, voire supérieures ++.
Le numérique nous aide à faire passer des messages hyper qualitatifs, sans se soucier de savoir où nous sommes implantés.
Nous avons même des « guests » qui font notre publicité comme Carla Bruni », s’amuse Sébastien...
Transformer la contrainte en opportunité
« D’autre part, nous réalisons un chiffre d’affaires de 800 000 euros par an (que nous allons réitérer cette année, et ce malgré la crise sanitaire) car nous avons su transformer la contrainte en opportunité.
Nous avons développé en 2020 le site d’accessoires, car nous avons ressenti chez nos clients, encore plus qu’auparavant, le besoin de se faire plaisir. Le confinement n’a pas représenté pour nous une période creuse, et nous a permis de répondre à la vague de février à avril, où nos acheteurs envisagent leurs achats. »
Et la sous-traitance ?
L’entreprise ne travaille pas seule. En effet, FCR a su s’entourer d’une constellation de prestataires locaux, tels que Robichon Laser à Poitiers (pour la découpe laser de tôles acier, inox et aluminium), Decap’Soft au Rochereau pour le décapage délicat (aérogommage, microsablage, cryogénie), Somedec à Chauvigny (usinage de précision) ou encore Sogremep à Ligugé pour le traitement de surface. Sans compter les selliers...
C’est toute une infrastructure locale bien rodée qui gravite autour de FCR, et dont la société est bien consciente, que la proximité et la confiance, sont pour beaucoup dans la réussite de leur action.
>> Zoom sur l'accompagnement de la CMA
FCR travaille en lien avec la chambre de métiers et Amaury Marie-d’Avigneau, conseiller économique au numérique. Il a notamment permis à FCR de travailler sur l’obtention d’aides nécessaires à l’achat d’une imprimante 3D ainsi qu’au montage d’un projet de FabLab.
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