Le salon de coiffure Différence, un artisan éco-engagé !

Une reprise tout en douceur d’une institution poitevine
Quand il a entendu parler du salon Différence, salon emblématique du centre-ville de Poitiers et bien connu des Poitevins, qui cherchait un repreneur, il a sauté le pas.
« J’ai été embauché au printemps 2019 avec pour projet de reprendre le salon, ça a été très clair dès le début avec Éric (ndlr : Soulard, le gérant). Lorsqu’il s’est confirmé que nous étions compatibles, la machine s’est enclenchée et j’ai repris les rênes en novembre 2019. »
Après un épisode Covid qui, malgré tout, a eu l’avantage de permettre à Bastien de refaire l’institut de beauté qui avait besoin d’un petit lifting, « ce fut une vente longue », s’amuse-t-il.
La maison de beauté Différence emploie, depuis mars 2021, quatorze personnes (dont trois apprentis – deux filles et un garçon, scolarisés au CFA de Saint-Benoît, l’une en seconde année de CAP, l’autre en BP et la troisième en Mention complémentaire) ; six coiffeurs dont deux coloristes ; deux esthéticiennes ; une femme de ménage et Françoise Kerne Guilleteau.
L’équipe en place a été reprise : « Certains sont là depuis presque 20 ans, ce sont de belles personnes avec de belles valeurs et le sens du travail », tient à souligner Bastien.
Un service de barbier existe aussi et vient compléter l’offre de services. En ce qui concerne les apprentis,
« l’idée c’est de les garder après. Ils ne sont pas là que pour passer le balai ou faire les shampoings, même si c’est nécessaire. Ils sont là pour apprendre et progresser surtout. On doit les valoriser au maximum ».
Un duo solide aux manettes
Dans l’équipe (et la holding), il faut aussi compter sur Françoise, la maman (ancienne infirmière à l’hôpital puis en libéral durant 36 ans) qui accompagne son fils dans cette aventure : « Bastien se consacre à la coiffure "au fauteuil" (comme on dit dans le jargon), et au management.
Il avait besoin à ses côtés de quelqu’un qui gère tout le reste, à savoir l’administratif, les commandes, et tout ce qui ne se voit pas et qui n’est pas forcément "glamour". Mais indispensable au fonctionnement d’une telle équipe. »
Bastien précise : « Elle a l’œil sur tout, rien ne lui échappe. Et elle est très rigoureuse et organisée, du fait de son ancien métier. »
Françoise nuance avec beaucoup de bienveillance : « Faire des soins ou faire un shampoing, c’est presque pareil ; on touche la personne. Quel que soit l’acte, j’adore la relation humaine qui s’installe, on est dans une relation de confiance. Et les gens se confient chez le coiffeur... »
Admiratif, Bastien ajoute : « On se connaît par cœur et on a totale confiance l’un en l’autre, c’est appréciable, surtout quand on se lance dans une aventure telle que celle-ci ! »
Garder l’âme d’un lieu chargé d’histoire
Pour ceux qui connaissent le salon, il est tout à fait remarquable dans son architecture car adossé à l’ancien palais de justice de Poitiers (et de ce fait répertorié au patrimoine).
Si cela implique quelques contraintes dans l’architecture des lieux, cela n’empêche pas de jouer avec celles-ci et de récréer des espaces intimistes et chaleureux.
Mise en valeur des éléments anciens (pierres gravées, arcs au plafond, murs de pierres, verrière au plafond...) qui s’accordent parfaitement avec un mobilier moderne, tout en bois et en arrondis.
Les éclairages aussi valorisent cette idée d’écrin, avec de nouveaux éclairages led incluant de la lumière indirecte d’une puissance de deux watts.
« L’office de tourisme nous a d’ailleurs rendu visite, car nous avons été répertoriés "commerce remarquable" dans le cadre des visites du patrimoine pour ouvrir nos portes aux visiteurs. »
Une démarche éco-engagée indispensable
Dans cet environnement feutré, une jolie place est réservée à la dimension écologique et environnementale.
« Nous sommes un métier pollueur, il ne faut pas se le cacher. Eau, éclairage, produits nocifs... nous produisons beaucoup de déchets dans un salon. Nous essayons donc au maximum de les réduire, et de consommer moins. Par exemple avec les douchettes Ecoheads, qui utilisent deux fois moins d’eau pour une double pression, grâce à un mélange air/eau. Cela nous permet aussi de réduire notre facture d’eau. Nous essayons aussi de réduire la facture d’électricité grâce aux lampes à led.
Nous avons, avec Davines et Revlon, une démarche engagée sur le recyclage des tubes de produits de teinture et des aérosols. Et du côté institut, nous recyclons aussi le matériel qui sert au micro-blending (tatouage sourcils).
Enfin, notre souhait – à terme – serait de pouvoir recycler toute la collecte de cheveux, mais c’est pour l’instant très compliqué à mettre en place. »
Côté travaux, « nous avons changé tout le mobilier et vraiment beaucoup investi. Il était nécessaire de renouveler le matériel et nous souhaitions apporter une vraie dimension environnementale et sociétale à ce projet.
Nous avons gardé toute l’équipe en place et travaillé sur le volet social de l’entreprise : augmentation de salaires ou arrangements horaires notamment pour les salariées qui ont des enfants en bas âge, prise en charge du parking des salariés avec l’appui de la mairie de Poitiers... », précise Bastien.
« Notre credo, c’est vraiment que les gens soient bien dans leur travail et cela vient de mon expérience professionnelle passée dans le domaine médical, d’une part par motivation personnelle et aussi car des salariés heureux restent dans l’entreprise », ajoute Françoise.
Une très belle équipe, un lieu extraordinaire, une aventure humaine formidable ; voici un beau projet artisanal comme on les aime !
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