Artisans et mariés, une équation compliquée !

Le secret réside sûrement dans ces quelques mots : communication, patience et compréhension. « Le fait d’être artisan chacun nous aide à comprendre les contraintes de l’autre pour supporter, par exemple les horaires de mon mari. »
Et lui de rajouter : « Je n’ai pas eu le temps de m’occuper de mes enfants, je dois le reconnaître, c’est Karène qui les a élevés. » Madame Jahan ajoute « ma priorité, ce sont les enfants ».
En effet, monsieur travaille entre 90 et 100 heures par semaine. Karène, elle, commence à 8 h et jusqu’à 19 h tous les jours.
« Trouver l’équilibre est compliqué, c’est sûr. J’ai 45 ans et mon mari, 46. Nous n’avons ni l’un ni l’autre envie de ralentir. Pour moi, l’objectif est de continuer le plus possible tant que je n’ai pas trop de douleurs, rigole-t-elle. Et puis j’ai une clientèle adorable, de campagne, familiale, qui me fait des petits cadeaux, qui m’apporte les croissants et des légumes du jardin, je ne retrouve- rais pas cette ambiance en ville. »
Sébastien Jahan ajoute : « Je n’ai pas envie de ralentir, j’aime faire vivre cette activité et ça ne me déplaît pas. Je ne pense pas aller jusqu’à 60 ans mais je me vois bien continuer encore dix ans. Mais mon métier n’est pas un métier, c’est une passion. À moins que je n’aie des opportunités d’arrêter plus tôt, tout est envisageable. »
Mais alors comment préserver le couple ? « On se croise un peu le midi et on se voit le soir vers 20 h 30. Notre jour de repos est le lundi mais il est consacré à l’administratif, aux rendez-vous fournisseurs et aux enfants. Nous prenons trois semaines de vacances par an, ensemble, une semaine en hiver et deux en été. » Monsieur avoue en prendre trois l’été.
Il faut dire qu’avec une boulangerie-pâtisserie à Saint-Benoît et un point de vente dans Poitiers Centre, ainsi que treize salariés, il peut s’organiser plus facilement, tandis que Karène doit fermer son commerce. Il emploie même un retraité à mi-temps pour les livraisons. Karène quant à elle emploie une apprentie et va en reprendre une l’année prochaine.
« Pour autant, nous n’avons pas réussi à dégoûter notre f ils qui veut devenir boulanger et qui est actuellement en apprentissage chez le boulanger de La Villedieu- du-Clain. »
Quand on vous dit que l’artisanat est histoire de passion, c’est aussi apparemment une histoire de transmission.
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