Crise

70,6 % des artisans girondins impactés par la guerre en Ukraine

Le 30/06/2022
par CMA 33
Fin avril, la chambre de métiers et de l’artisanat Nouvelle-Aquitaine a dévoilé les résultats d’une enquête de conjoncture centrée sur les conséquences de la crise ukrainienne, menée auprès de plus de 1.500 entreprises.
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En Gironde, les répercussions du conflit touchent tous les secteurs, avec en tête l’alimentaire (90,9 %), puis le bâtiment (74,4 %), la production (73,3 %) et les services (62,8 %).

Parmi les difficultés citées, le coût des déplacements (84 %) devance celui des matières premières (71,6 %), la baisse du pouvoir d’achat des clients (66,2 %), le prix de l’énergie (52,4 %), les problèmes d’approvisionnement (50 %) et la renégociation des devis (29,4 %). Plus de la moitié des répondants (51,9 %) se disent en situation de fragilité financière, invoquant le niveau bas de trésorerie (81,8 %), la réduction des marges (58 %), l’allongement des délais de paiement (18,9 %), l’augmentation des impayés (14,7 %) et l’échéance du remboursement du PGE (13,9 %).

Enfin, 52,8 % souhaitent être informés des mesures de soutien, et 62 % se disent inquiets sur l’avenir de leur entreprise, à l’instar de Marie-Paule Labarrère, gérante du Comptoir des Cocottes. Composée d’une ferme à Saint-Laurent-du-Médoc et d’une rôtisserie à Saint-Médard-en-Jalles, l’entreprise compte sept personnes.

Depuis mars, Marie-Paule dit cumuler les difficultés (propos recueillis en avril 2022) :

« Notre poulet est nourri au maïs. Or son prix a doublé, comme celui du blé. Si nous répercutons ces hausses au niveau de la ferme, nous devrons vendre nos produits plus chers. C’est impossible. »

Et poursuit : « Nos marges fondent comme neige au soleil, alors que tout augmente : chaque semaine, le plein d’essence me coûte 125 euros, contre 80 auparavant ! L’huile de tournesol coûtait 1,89 euro par litre. Aujourd’hui, il est à 4 euros. »

Elle doit se réapprovisionner quotidiennement à cause des restrictions imposées par son grossiste qui limite l’achat à 50 litres par jour et par entreprise.

Le gaz, indispensable au fonctionnement de la rôtisserie, suit cette tendance : « La tonne coûte 1.260 euros au lieu des 895 euros avant. C’est de la folie ! »

Elle évoque aussi la baisse du pouvoir d’achat de ses clients qui « ne veulent pas se passer de nos poulets mais viennent moins souvent ». Tout ceci impacte sa trésorerie :

« Je paie tout le monde mais ne me verse plus de salaire... » Elle rappelle enfin : « Nous sortons à peine du Covid-19 et, à tout cela va s’ajouter le remboursement du PGE dès juin. À moins que la politique de l’État n’évolue. »

Elle conclut : « Nous sommes très inquiets car nous ignorons combien de temps tout ceci va durer. »

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